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Pape Chenouda III : Les Egyptiens se rappellent toujours un sage fidèle à l´unité nationale

Connu pour la pureté de son esprit, son ouverture et sa perspicacité, le défunt Pape Chenouda III était toujours un fervent défenseur de la paix et de l'unité en Egypte. La semaine dernière, les Egyptiens coptes aussi bien que tout le pays ont commémoré le 9e anniversaire de son décès. Respecté par tous, le décès du Pape Chenouda III a été une grave calamité qui a affligé l'Egypte toute entière et son peuple, musulmans autant que chrétiens.

 

 

 

Mort à l'âge de 89 ans, il reste cependant éternel dans l'esprit de toute la nation, tant par son calme, sa discrétion et sa sagesse que par ses positions inébranlables incarnant son grand amour pour l'Egypte. Ce n'était donc pas étrange d'entendre ses paroles lorsqu'il a voulu décrire l'Egypte en disant : "L'Egypte n'est pas seulement une nation dans laquelle nous vivons, mais surtout une nation qui vit en nous". Des mots mémorables tant on les répète lorsqu'on veut décrire notre passion pour la patrie. Le Pape Chenouda III n'était pas seulement un homme de religion, ou un simple leader spirituel et un haut dignitaire, il était surtout une personnalité géniale, ayant maints aspects influents sur les plans social, littéraire et politique.

L'Organisme général de l'information (OGI) s'est longuement arrêtée sur la vie du Pape Chenouda III, et ce, dans l'exposition présentée par la chercheuse Hassnaa Mohamed, sur le rôle de l'Eglise copte en Afrique. Une vie enrichissante qui a laissé cette digne personnalité immortalisée dans les mémoires des Egyptiens, sortis tous, avec leurs différentes catégories, le 17 mars 2012, pour faire leurs adieux à un sage qu'était le Pape Chenouda III.




Ce que la presse a dit dans le temps


- Dans les archives de France 24 en 2012, citant l'AFP, on pouvait lire : "Des milliers de fidèles et ecclésiastiques défilaient dans une atmosphère de grande émotion au Caire devant la dépouille de Chenouda III, chef de l'Eglise copte orthodoxe décédé après quatre décennies à la tête de la plus grande communauté chrétienne du Moyen-Orient. (...) Son corps, portant une tiare et revêtu d'habits sacerdotaux richement ornés, a été disposé assis sur un trône de bois sculpté dans la cathédrale Saint Marc du Caire, siège de l'église copte. Vêtus de noir, de nombreux fidèles étaient en larmes. Certains prenaient à l'aide leur téléphone portable une dernière photo de leur chef spirituel. Un évêque était à genoux la tête appuyée sur le trône."


- Le Point s'est fait aussi l'écho des hommages rendus au défunt Pape, à l'annonce de son décès : "De nombreuses personnalités musulmanes ainsi que le pouvoir militaire lui ont rendu hommage alors que la presse reflétait l'émotion suscitée par la disparition de ce religieux dont la silhouette fragile était familière aux chrétiens comme aux musulmans. "L'Égypte a perdu un de ses plus grands hommes", a déploré Al-Azhar, plus haute institution de l'islam sunnite, regrettant dans un communiqué "la grande perte d'un ami cher".


- Le site "Le Devoir" écrivit également : "Face à lui, beaucoup de fidèles étaient en larmes et se lamentaient. Certains prenaient une dernière photo de leur chef spirituel. Dehors, les fidèles ont patienté sur plus d'un kilomètre pour pouvoir rendre hommage au patriarche".




Stations dans sa vie


1- Le Pape Chenouda III est né sous le nom de Nazir Gayed dans le village de Salam dans le gouvernorat d'Assiout en 1923.

2- Puis il entre au monastère syriaque, dans l'intention de devenir prêtre en 1953, jusqu'à ce qu'il devienne évêque.

3- Le Pape Chenouda a rejoint l'Université Fouad Ier, au département d'Histoire, et a obtenu un BA avec Mention Excellent en 1947.

4- Trois ans après avoir obtenu un BA, il est diplômé de l'école ecclésiastique.

5- Il est entré au service militaire en tant qu'officier avec le grade de lieutenant dans l'armée.

6- Il est devenu un moine au nom de (Anthony le Syriaque) le samedi 18 juillet 1954.

7- De 1956 à 1962, il mena la vie de solitude dans une grotte à environ 7 miles du bâtiment du monastère.

8- Après un an de monachisme, il a été ordonné prêtre, et il a passé 10 ans au monastère sans le quitter.

9- Il a travaillé comme secrétaire spécial du Pape Kyrollos VI en 1959. Il a été ordonné évêque des instituts religieux et de l'éducation ecclésiastique.

10- Il est le premier évêque de l'éducation chrétienne à devenir doyen du collège des clercs, le 30 septembre 1962.

11- L'Ordre des Journalistes a accordé à "l'abbé Chenouda" le membership au Syndicat en 1966.

12- Devient patriarche de l'Eglise, en succession au Pape Kyrollos VI après les élections papales au Caire le 14 novembre 1971.

13- Premier Pape de l'histoire de l'Église copte orthodoxe à avoir organisé des tables d'iftar à l'occasion du Ramadan, et ce à partir de 1986.

14- Le Pape Chenouda III est décédé le 17 mars 2012.

15- L'inhumation du Patriarche a eu lieu au monastère Saint Bichoï à Wadi Al-Natroune, entre Le Caire et Alexandrie.




Témoignages


Dans un reportage publié dans le journal “Al-Youm Al-Sabie”, des rencontres ont été faites avec les habitants du village de Salam, devant la maison dans laquelle le Pape Chenouda III est né et a vécu son enfance.

Wagih Madi, un habitant du village, a déclaré que le Pape Chenouda III avant de devenir patriarche, s'appelait Nazir Gayed Rafaël, et il est né le 3 août 1923 et est décédé le 17 mars 2012. Il a été Pape d'Alexandrie et Patriarche du siège de Saint-Marc . Il a été le premier évêque de l'éducation chrétienne à devenir patriarche et a été le quatrième évêque à devenir patriarche après le Pape Jean XIX. Wagih dit que les gens ont entendu de leurs grands-parents que le Pape Chenouda a vécu ici dans le village de Salam pendant plus de 8 ans, qui sont ses années d’enfance, après que sa mère est décédée quelques jours après la mort de son père.

Maged Saber Riyad, un voisin du Pape Chenouda du village de Salam, raconte pour sa part, que le père du Pape était une des personnes les plus riches de ce village. Le Pape Chenouda III avait 7 frères et soeurs, dont 5 filles et deux garçons, et après la mort de sa mère, des femmes musulmanes et chrétiennes l'ont soigné, puis ses oncles l'ont emmené au village d'Abnoub dans le gouvernorat d'Assiout parce que sa mère “Balsam” était originaire de ce village. Sa sœur aînée l'a ensuite emmené dans la ville de Damanhour, où il a travaillé, et après cela, il a commencé ses études. Il était écrivain, poète et journaliste, puis a mené la vie de prêtre, jusqu'à devenir le Pape numéro 117 de l'histoire papale.

“Le Pape était un homme sage. Il était le père de tout le monde, homme, femme, veuve ou orphelin. Il a toujours été source de sagesse“, déclarait un autre.

"Il était comme mon père. Il avait l'esprit ouvert et large. Il n'y aura personne comme lui à l'avenir", affirmait un autre habitant du village.